Le programme CapOera de ramassage de capsules d’œufs de raie

Pourquoi ramasser des capsules d'œufs de raie ?

L’Apecs (Association pour l’étude et la conservation des sélaciens) a lancé il y a quelques années le programme CapOeRa (Capsules d’Oeufs de Raie) afin de ramasser les œufs de raie ou « bourse de sirène » qui s’échouent sur la plage tout au long de l’année. Ces capsules sont souvent mêlées aux algues déposées par la mer après les marées et qui forment la laisse de mer.

En 2005, face au constat inquiétant des diminutions de débarquements de raies dans les criées françaises et au manque de connaissances, ce programme invite le grand public à collecter les capsules d’œufs de raies sur l’ensemble des côtes françaises. Le principe est simple : utiliser les capsules comme indices de présence.

Les capsules d’œufs de raie comme les os de seiche ou mes mues de crabe témoignent de la vie marine. Une fois ces capsules de raie ramassées et les espèces de raies identifiées, on arrive à établir une cartographie et un inventaire des espèces de raies présentes sur le littoral français et à identifier des secteurs de reproduction.

L’APECS fait une pause dans les collectes issues du grand public afin de réaliser les bilans. Par contre, Nausicaa continue les collectes et l’identification des capsules.

(source : Apecs)

Qui sont les raies ?

Les raies sont des poissons cartilagineux qui vivent sur des fonds marins variés ou en pleine eau. Il existe plus de 600 espèces de raies dans le monde dont une cinquantaine fréquente les eaux européennes.

Les raies se reproduisent au bout de 5 à 10 ans et pondent entre 40 et 150 œufs par an selon les espèces.

Les raies dont on ramasse les capsules d’oeufs sont ovipares. Elles pondent l’oeuf, véritable armure de kératine, dans lequel l’embryon se développe pendant plusieurs mois. Ce que nous ramassons est donc cette capsule vide dont la forme permet l’identification de l’espèce.

(source : Apecs)

A quoi sert le ramassage ?

Le ramassages des capsules d’oeufs de raie sert à améliorer les connaissances scientifiques. Il permet de :

  • déterminer quelles espèces ovipares peuplent nos côtes (selon les espèces la capsule est différente en taille et forme) et voir d’années en années si les stocks augmentent ou diminuent,
  • établir une carte des échouages de capsules pour ces espèces,
  • l’APECS espère que ces résultats permettront de mettre en évidence les zones de pontes et les périodes d’éclosions. Si tel est le cas, l’association pourrait devenir un véritable outil en faveur de la conservation de ces espèces, en permettant d’aider à la mise en place de mesures de gestion pertinentes.

Il sert aussi à sensibiliser le public : cet animal est en danger, certaines espèces sont inscrites sur la liste rouge de l’UICN. De par leur forme, elles se prennent facilement dans les filets de pêche. De plus, elles ont une maturité sexuelle tardive et une fécondité faible.

Pourquoi ramasser des capsules d’œufs de raie ?

Comment faire ?

Quelques petits conseils pour ramasser les capsules d’œufs de raie sans endommager l’écosystème :

  • ne pas piétiner ou prélever les plantes du haut de plage,
  • ne pas perturber les oiseaux qui s’en nourrissent ou qui y nichent,
  • ne pas prélever de grandes quantités de sable.

(source : Apecs)

Que faire des capsules d'œufs de raie ?

Une fois que vous avez ramassé les capsules d’œufs de raie :

  • vous pouvez utiliser le guide proposé par l’Apecs afin d’identifier les espèces,
  • ou vous pouvez déposer votre récolte à Nausicaa qui est un point relais du programme CapOeRa et qui se chargera de l’identification des capsules et de la transmission des données.
Les résultats des ramassages

Nausicaá, Maréis et le CPIE sont des structures relais du programme en région. Le public y dépose les capsules d’œufs qu’il ramasse sur les plages de notre région, la structure relais les détermine et transmet les informations à l’APECS.

Sur nos côtes, nous trouvons une majorité de capsules de raie bouclée (plus de 95%) puis des capsules de raie douce, raie brunette et de raie lisse, plus rarement, la raie fleurie.

A Nausicaá, de plus en plus de personnes participent et nous rapportent des œufs.

Entre 2007 et 2013, 1.485 capsules ont été identifiées, 1.065 en 2014, 6.526 en 2015, 7.719 en 2016 et 6.919 en 2017.

Résultats des ramassages à Nausicaa

2013
2014
2015
2016
2017
2018

Comment procéder ?

  • Le matériel

    Noter l'heure des marées, se munir de petits sacs, d'un bâton, bottes et de gants. Emmener un appareil photo,

  • La recherche

    Se promener sur la plage, fouiller la laisse de mer avec un bâton à la recherche des capsules d’œufs de raie, attention à ce que vous ramassez. Respecter l'environnement.

  • La réhydratation

    Réhydrater la capsule d'oeuf de raie pendant 12 heures dans l'eau afin qu'elles puissent reprendre leur forme et leur taille et ainsi être prêtes à l'identification.

  • L'identification

    Une fois la capsule d'oeuf de raie réhydratée, identifier la capsule grâce à la fiche de l'Apecs.

  • La transmission des données

    Transmettez les identifications ou déposer les capsules d'oeufs de raie à Nausicaa.

Répartition des espèces

Entre 2007 et 2016 17.359 capsules d’œufs de raie ont été déterminées sur la Côte d’Opale.
Elles ont été ramassées sur les plages d’Ambleteuse, d’Audresselles, de Boulogne sur Mer, de Dannes, d’Equihen, d’Hardelot, du Crotoy, du Touquet, de Oye Plage et de Wimereux.
Des capsules d’œufs de roussettes qui ne font pas partie du programme CapOera été ramassées en nombre. Les capsules sont allongées et prolongées par des filaments. Entre 2007 et 2016, 748 capsules de petites roussettes et 147 capsules de grandes roussettes ont été ramassées. En 2017, 270 capsules de petites roussettes et 31 capsules de grandes roussettes ont été collectées.

0
Nombre de capsules déterminées
0
Raie bouclée
0
Raie lisse
0
Raie douce
0
Raie fleurie
0
Raie brunette
Nom latin

Raja undulata

Taille

90 mm de long max. sans les cornes

Description
  • Cavité rectangulaire
  • Cornes supérieures longues ayant tendance à s’écarter l’une de l’autre à leur base puis à s’incurver l’une vers l’autre à leurs extrémités.
  • Cornes inférieures de relèvent (allure de bobsleigh vue de côté)
  • Confusion possible avec la raie douce mais la brunette est plus grande et bien rectangulaire.

(source : Apecs)

Distribution
  • entre 50 et 200 m de profondeur
  • En Atlantique Est : de l’Irlande au Sénégal, Manche et en Méditerranée occidentale.

(source : Guide des requins, des raies et des chimères des pêches françaises)

Nom latin

Raja montagui

Taille

78 mm de long max. sans les cornes

Description
  • Cavité ventrue au centre et légèrement cintrée à la base des cornes.
  • Cornes supérieures courtes et trapues.
  • Cornes inférieures se relèvent (allure de bobsleigh vue de côté).
  • Capsule très fine et paraissant fragile.
  • Aileron basal parfois présent

(source : Apecs)

Distribution
  • Entre 20 et 345 m de profondeur
  • En Atlantique : de la Norvège au Maroc et en Méditerranée.

(source : Guide des requins, des raies et des chimères des pêches françaises)

Nom latin

Leucoraja naevus

Taille

70 mm de long max. sans les cornes.

Description
  • Cavité très ventrue et presque ronde.
  • Capsule très fragile aux cornes supérieures exceptionnellement longues.
  • Confusion possible avec la raie douce si les cornes sont cassées mais les cornes inférieures ne se relèvent pas vers le haut.

(source : Apecs)

Distribution
  • Entre 20 et 500 m de profondeur, principalement entre 100 et 200 m.
  • En Atlantique : de la Norvège au Maroc et en Méditerranée.

(source : Guide des requins, des raies et des chimères des pêches françaises)

Nom latin

Dipturus batis cf. flossada

Taille

143 mm de long max. sans les cornes.

Description
  • Grande cavité rectangulaire, légèrement plus large à sa base.
  • Cornes supérieures soudées à l’aileron, courtes et incurvées l’une vers l’autre.
  • Cornes inférieures paraissant également très courtes par leur connexion à l’aileron basal, crochetées vers l’intérieur.

(source : Apecs)

Distribution
  • Entre 100 et 1.000 m de profondeur, principalement entre 100 et 200 m.
  • En Atlantique Est : de l’Islande au Sénégal et en Méditerranée.

(source : Guide des requins, des raies et des chimères des pêches françaises)

Nom latin

Raja asterias

Taille

45 mm de long max.sans les cornes

Description
  • Capsule visible uniquement en Méditerranée.
  • Cavité peu ventrue.
  • Paire de cornes de taille quasi identique (moitié de la cavité) ayant tendance à se relever (allure de bobsleigh vue de côté).
  • Les extrémités des cornes si elles ne sont pas abîmées peuvent s’entortiller.
  • Carène latérale très fine
  • ressemble beaucoup à la capsule de raie bouclée mais est beaucoup plus petite et ne possède pas d’aileron basal.

(source : Apecs)

Distribution
  • Depuis la côte jusque 343 m de profondeur.
  • En Méditerranée et le proche Atlantique (golfe ibérico-marocain).

(source : Guide des requins, des raies et des chimères des pêches françaises)

Nom latin

Raja clavata

Taille

90 mm de long max. sans les cornes

Description
  • Cavité peu ventrue.
  • Capsule bien carrée et résistante mais aux cornes souvent cassées.
  • Paire de cornes de taille identique et représentant chacune environ la moitié de la cavité.
  • Carène latérale peu large mais épaisse.

(source : Apecs)

Distribution
  • Entre 20 et 577 de profondeur.
  • En Atlantique : de la Norvège à l’Afrique du Sud et en Méditerranée.

(source : Guide des requins, des raies et des chimères des pêches françaises)

Nom latin

Raja microocellata

Taille

99 mm de long max. sans les cornes

Description
  • Cavité ventrue et plus large du côté terminal.
  • Le côté basal se termine en fuseau.
  • Cornes supérieures extrêmement longues et filamenteuses.
  • Cornes inférieures courtes et très crochues pointant vers le côté plat de la cavité.

(source : Apecs)

Distribution
  • Depuis la côte jusque 100 m de profondeur.
  • En Atlantique : de l’Irlande au Maroc.

(source : Guide des requins, des raies et des chimères des pêches françaises)

Nom latin

Raja brachyura

Taille

143 mm de long max. sans les cornes.

Description
  • Cavité bien ventrue, plus étroite dans sa partie supérieure.
  • Cornes supérieures presque aussi longues que la cavité seule, fragiles et souvent cassées.
  • Cornes inférieures plus courtes et crochetées vers l’intérieur.

(source : Apecs)

Distribution
  • Entre 10 et 380 m de profondeur, principalement autour des 40 m.
  • En Atlantique : de la Norvège au Maroc et en Méditerranée.

(source : Guide des requins, des raies et des chimères des pêches françaises)

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